TÉMOIGNAGES

Témoignage de Jean-Luc B.

9 juillet 2025

En décembre 2020 il m’est découvert une tumeur engainée dans les artères du coup non opérable ( stade avancé ou métastatique? Une suspicion de métastase au foie disparaissait avec les premières chimios et me classait au stade métastatique)

Au départ une douleur côté gauche, comme un point de côté après une course à pied, ainsi que des difficultés à respirer suite à des repas copieux.

Mon généraliste de l’époque parti en retraite j’en informe ma nouvelle consultante qui coupe court à mes explications en me disant texto: « ne vous étendez pas dans vos explications Monsieur c’est un quart d’heure la consultation » ( il faut dire que je lui parlais aussi de mes parents partis tous deux d’un cancer en 2018 et 2019, et que je me demandais si mes douleurs n’étaient pas juste nerveuses, mais quand même ! , sur ce, elle me prescrit un antiacide et basta … puis vu que l’antiacide ne faisait pas disparaître les symptômes, trois mois après elle m’envoie  auprès d’une gastro-entérologue d’une clinique qui se contente de me doubler l’anti acide.

Entre temps la belle mère d’un de mes cousins meurt d’un cancer à l’estomac et ce dernier me dit que lorsqu’elle à passé un scanner c’était trop tard, je décide alors de revoir fermement ma super généraliste (un quart d’heure lol) qui accepte finalement de me prescrire une IRM puis enfin un scanner pour confirmer le doute de l’IRM, et là le monde s’écroule.

Je prends rendez vous scanner en main à nouveau avec la gastro-entérologue de la clinique qui me reçoit 4 mn (60 €), demandant à la secrétaire du service de me trouver un rendez vous pour des examens plus approfondis avec biopsie mais leur appareil étant en panne le premier rendez vous ne m’est pas proposé avant plus d’un mois, du coup je décide de changer de structure et suis accueilli et pris en charge quasi de suite au CHU ESTAING.

On me donne quelque mois à vivre, peut être quelques années grâce à la chimio ?.

 Effectivement au regard des statistiques que je consulte sur le net, les perspectives semblent bien minces.

J’attaque le protocole de chimio Folférinox en février 2021 (plutôt violent) qui dans un premier temps stabilise et diminue la tumeur, j’organise en mars un cocktail réunissant mes amis et ma famille pour une ode à la vie et un sous entendu mais bien intégré adieu, je suis musicien et me produit ce jour là pour eux sur scène avec deux autres collègues.

j’ai ensuite la chance d’avoir un ami coach sportif qui vient chez moi me faire bosser du renforcement musculaire me faire bien bouger pourtant je n’ai pas envie , mais c’est un personnage tellement sympa et rieur que ça n’a été que pur bonheur.

J’ai eu  aussi une belle parenthèse en août dernier où j’ai arrêté les chimios plus d’un mois pour organiser une série de 3 concerts avec un jeune musicien mexicain qui revient le mois prochain et j’espère que j’aurais assez de force pour programmer d’autres prestations avec ce jeune artiste qui également me booste bien l’envie de vivre, alors qu’au début de cette aventure je regardais du côté de la Suisse pour organiser ma sortie de scène, finalement ça fait 4 ans que je suis encore la réussissant à garder une certaine vie sociale, mangeant presque tous les jours au restaurant malgré les effets secondaires des chimios que je ne compte plus (plus de 100 et 28 séances de radiothérapie, mais beaucoup moins violentes aujourd’hui), je ne cache pas que c’est loin d’être évident ( beaucoup de fatigue et pbs gastriques ), et je ne suis pas un héros, mais pour l’instant je résiste encore ayant décidé de finalement ne regarder vers la Suisse que lorsque tout se dégradera vraiment définitivement,

PS , cette aventure m’a fait composer et réaliser une chanson tournée en clip entre deux séances chimios « Que c’est court une vie » si ça vous dit de la découvrir en voici le lien YouTube :

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