En août 2022, suite à des selles décolorées, des urines sombres depuis 3 ou 4 jours et l’apparition d’un ictère juste après je décide, confortée par mon fils infirmier, de faire une prise de sang ; ne trouvant pas cela normal …
Des paramètres hépatiques et biliaires explosés me conduisent aux urgences puis à une écho endoscopie qui révélera une masse de 16 mm sur la tête du pancréas.
Tumeur ensuite qualifiée de borderline par des spécialistes.
49 ans, sportive, rigoureuse avec mon hygiène de vie, la colère et l’injustice sont mes premières émotions.
Puis la machine se met en marche de manière accélérée et début septembre, le Port-à-cath est posé, les chimiothérapies débuteront juste après …
Je subirai jusqu’à décembre une chimiothérapie agressive puis la tumeur ayant régressé en début d’année 2023 une chimiothérapie conjuguée à de la radiothérapie.
Ces traitements anéantissent la tumeur mais mon corps aussi.
Je crois avoir manifesté tous les effets secondaires envisagés et envisageables !
En avril 2023, les traitements néo-adjuvants ayant bien fait effet, je suis opérée d’une DPC.
Après dix jours d’hospitalisation, je sors affaiblie mais débarrassée de toute cellule cancéreuse puisque les analyses ne révèlent plus aucune trace de cellules malignes.
Je reprends six semaines après une chimiothérapie adjuvante pour sécuriser le bénéfice des traitements antérieurs.
Depuis, surveillée tous les trois mois je remonte doucement la pente, je reprends un peu de poids tout en sachant que je resterai très mince.
Mon transit s’améliore lentement m’offrant une vie sociale plus favorable.
Mais la fatigue reste bien présente.
Depuis janvier 2024, j’ai repris le sport régulièrement.
Depuis septembre 2024, j’ai recommencé plus activement mes activités professionnelles.
Je voulais surtout témoigner que malgré la rudesse des traitements, les effets secondaires incroyables et atteignant l’image de soi, il faut être tous les jours au combat sachant que les instants de désespoir et de « ras-le-bol » font aussi partie de ce combat.
Je pense que je n’aurais jamais pu entamer cette guerre sans le soutien et la présence indéfectibles de ma famille et mes ami(e)s.
Eux aussi sont une part entière de cette victoire.
Quant aux statistiques et aux chiffres liés à ce cancer, ce sont des chiffres non-révélateurs d’une fatalité.
J’ai probablement bénéficié d’un heureux concours de circonstances entre une découverte précoce de la maladie, une bonne santé et hygiène de vie, un soutien de mon entourage et une équipe médicale de pointe.
Ce cancer a rebattu toutes les cartes de ma vie ma vision des choses et du monde qui m’entoure.
Je le remercierais presque de m’avoir fait accéder à cela !
Je retiendrai aussi que dans la vie tout passe …