TÉMOIGNAGES

Témoignage d’Inès A.

8 décembre 2023

Je m’appelle Inès, j’ai 23 ans et j’ai assisté ma maman atteinte du cancer du pancréas pendant 2 ans. Elle s’est éteinte le 25 janvier 2023 à l’âge de 58 ans des suites de son cancer.

Avant qu’on lui diagnostique cette maladie elle avait des douleurs vives dans le ventre, accompagnées de vomissements, une perte de poids inexpliquée à ce moment, une fatigue inhabituelle

Ps : Ne négligez pas vos douleurs, si vous ressentez ces symptômes consultez un médecin rapidement car ce cancer est très sournois.

Sa maladie est diagnostiquée en décembre 2020 après un mois de recherche ; verdict : cancer du pancréas métastatique au foie à un stade avancé. Je tiens à préciser que ma maman n’était ni fumeuse ni alcoolique. Car on dit souvent que ce cancer arrive le plus souvent chez les fumeurs ou alcoolique.

 Elle a commencé son combat en janvier 2021 avec un cycle de Chimiothérapie lourde « d’attaque » comme les médecins l’appelle, avec tous ses effets indésirables.

Chimiothérapie d’attaque pendant 6 mois avant de reprendre une chimiothérapie plus douce. Les résultats des scanner ne donnait jamais rien d’encourageant, ils montraient simplement de stabiliser la tumeur. Ce qui montre bien l’agressivité du cancer. 

Le traitement était tellement lourd que le médecin retirait de temps en temps un produit de chimiothérapie afin qu’elle se sente mieux.

Tous ces effets horribles que la chimiothérapie avaient sur son corps, vomissement, perte d’appétit, perte de poids, malaises, diarrhées ou constipation, douleurs dorsales et abdominales, fourmillements et j’en passe ne faisait que l’affaiblir de plus en plus.

Malheureusement je voyais bien que le personnel hospitalier avait peu, voire, aucun recul sur ce cancer si foudroyant.

A chaque douleurs les médicaments contre la douleur avaient peu d’effet positif sur elle. Beaucoup de crises, douleurs insoutenables qui lui prenait toute son énergie.

J’étais en colère contre la vie car je me sentais impuissante face à sa détresse. Je me pliais en quatre pour qu’elle ressente un minimum de confort dans sa vie.

L’autre étape difficile en plus du traitement a été la perte de cheveux. L’idée de devoir raser la tête de ma maman a été très éprouvant pour elle et pour moi. Mais en même temps ramasser des poignées de cheveux chaque jour un peu partout l’était d’autant plus. Alors j’ai pensé que cette solution serait la « bonne ».

Concernant sa perte de poids ; elle avait une alimentation parentérale chaque soir ce qui l’a aidé à prendre du poids et se sentir mieux dans son corps. Pour le coup c’est vraiment quelque chose qui l’aidait. 

De mon côté, des nuits à ne pas dormir et à souffrir en silence afin de ne rien montré de négatif à ma maman car j’étais en partie sa force.

J’ai commencé à me faire suivre par l’équipe mobile de soin palliatif de l’hôpital de Chartres quand j’ai connu l’issue dramatique.

Je suis toujours suivie d’ailleurs et ça m’aide énormément après le traumatisme que j’ai vécu.

Du jour au lendemain vous vous devez de gérer « l’inconnu », une maladie qu’on ne connait pas, on est perdu au début on se retrouve avec une montagne d’ordonnance et de médicaments, des milliers de consignes. A l’époque je me disais comment moi, une jeune femme de 21 ans je vais réussir à m’occuper d’une personne malade et tout gérer seule. Mon rôle était simplement de rendre son quotidien un peu plus « simple ».

Ma maman n’a cessé de se battre durant sa maladie elle est à mes yeux une guerrière. Elle allait à ses séances de chimio en rampant, malgré des douleurs insoutenables elle ne voulait pas en manquer une seule car elle avait pour but de guérir et surtout de vivre comme jamais elle avait vécu auparavant.

La maladie de ma maman m’a rendu plus forte, elle m’a fait prendre conscience que personne n’est invincible, et que la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

La maladie quand elle arrive dans votre quotidien elle vous ronge de l’intérieur, elle vous prend tout ce que vous avez, elle balaie tout sur votre passage.

Je veux que la parole des malades et des aidants soit entendue.

Que l’on parle plus de ce cancer encore beaucoup trop méconnu du personnel médical et de tous.

Je cherche à travers mon récit à sensibiliser les autres sur ce sujet dont on parle trop peu aujourd’hui en 2023.

J’ai parlé au nom de ma maman, ma battante qui n’est plus là pour vous raconter ce qu’elle a vécu. Je souhaitais lui rendre hommage à travers ce récit.